Marconius fut conduit dans le bureau A1 qu'il connaissait bien.
Le mobilier avait changé : plus de table mais à la place une simple chaise dans laquelle Marconius fut placé et lié.

Les gardiens restèrent dans la salle pour prévenir tout incident.

Un Mystique vêtu de noir de la tête aux pieds entra dans la pièce.
Aucune partie de son corps n'était visible, pas même ses yeux et sa bouche.
Il s'adressa à Marconius:

Pourquoi as-tu agressé une de nos Soeurs Novices?

Marconius fut impressionné par le nouveau décors. Les Mystiques devait vraiment avoir un décorateur de renom.
Puis se concentrant sur le sujet de sa présence ici répondit à la question:

- Agression, agression... comme vous y allez !!!! Quelques poignets de gravillons pour attirer son attention rien de plus.
Une jeune fille avec un livre dans ce jardin, accordez moi que cela a de quoi surprendre ! En plus elle ne portait même pas sa tenue de sœur Mystique...
Je suis obligé d'en déduire qu'il s'agissait d'un piège ou d'un complot destiné à me faire commettre cet impair !

- Qui nous prouve que vous n'aviez pas empoisonné ces gravillons ?
Et pourquoi vous dissimuliez-vous si vous n'aviez pas de mauvaises intentions?

Je vous conseille de bien réfléchir à ce que vous allez répondre.

Vous n'avez que trois moyens de sortir de cette salle :
soit en vie, si nous estimons que vous ne constituez pas une menace pour les Mystiques,
soit à l'état de cadavre, dans le cas contraire.

La troisième possibilité est que vous fassiez connaissance avec notre nouvelle technique de reconditionnement Mystique.

Mais finalement une réponse fut formulée !

Pour l'empoisonnement regardez bien dit-il en ouvrant la bouche en grand.
Gé les gravillons coinchés entre le dents et je chuis même pas empoichonné !
Il la referma alors mais poursuivit sa réponse.
Pour la dissimulation... Une mauvaise habitude sans doute, mais je vous promet d'agir en pleine lumière la prochaine fois. Bien sur sans jeter des gravillons et sans importuner un ou une Mystique !

La voix caverneuse reprit :

La prochaine fois ?
Qu'entendez-vous par la prochaine fois ?

- Pourquoi voyez-vous un sous-entendu dans mes propos ? La prochaine fois... La prochaine fois... que je me promènerai dans les jardins ! La prochaine fois... que je croiserai un Mystique à la Cour par exemple ! Ben je ne lui lancerai rien dessus, vous voyez ?
Je le saluerai sans me dissimuler, juste un salut comme ça en passant.

Bien sur si c'est un mystique avec un livre... en plus présent à la Cour... J'imagine que c'est plutôt un espion et là peut-être faut-il agir ? Non !?!

- Vous faite preuve d'une totale méconnaissance des Mystiques.

La connaissance et la méditation sont nécessaires pour parvenir à la Révélation.
Mais je suppose qu'un non-Initié ne peut pas comprendre...
Ce qui n'excuse en rien votre geste.

Et je remarque que vous parlez encore d'agir contre nos Frères et Soeurs...
Un très mauvais point pour vous...

Pourquoi devrions-nous vous laisser en vie ?
Et sans subir de reconditionnement Mystique de surcroît ?

- Ma méconnaissance des Mystiques provient surement des préjugés qui m'ont été inculqués par le seigneur Maximej... Peut-être faut-il que je m'informe un peu plus ?
Mais revenons-en au sujet et inversons la question pourquoi me tuer ? Mon acte mérite-t-il une telle sanction ?

Qu'en reconditionnement Mystiques... L'expérience serait intéressante mais peut-être très risqué pour les Mystiques...

Pourquoi vous tuer ?
Vous venez d'avouer que vous comptiez agir contre les Mystiques que vous verriez avec un livre.
Vous constituez donc un danger permanent pour nos Frères et Soeurs pacifiques.

Quant à votre discours comme quoi le reconditionnement serait une expérience risquée pour les Mystiques...

La voix prit un ton sarcastique.

Vous voulez sans doute dire que vos amis pourraient nous en vouloir et se venger au cas où vous ne surviviez pas à l'expérience?
Mais de quels amis parlez-vous ? Maximej ou Steph K ? Je crois plutôt qu'ils nous remercieraient.

Non, ce serait risqué pour une seule personne : vous.

Un silence pesant... Un moment de réflexion... Une ouverture ? Non, cela ne pouvait être possible. Marconius mit fin à ses pensées:
- Effectivement je prendrais des risques mais cela ne m'inquiètes pas. Le risque, la vie, la mort la barrière est infime... Je ne me soucis pas non plus des répercutions sur mes "amis", ils ne se priveront pas de se réjouir de mes mésaventures... Non, rien de tout ça ne m'effraye.

Marconius reprit sa réflexion.

La voix repris

- Savez-vous que deux Frères Mystiques ont suggéré que nous vous coupions le bras?
Je suis sûr que ceci ne vous effraie pas non plus.

-Ah non ! Voilà quelque chose de vraiment gênant... Et qui a eu cette idée ? Donnez moi son nom et vous verrez que je ne l'agresserai pas, cela prouvera mes bonnes intentions non ?!?

Le Mystique de noir vêtu s'immobilisa quelques secondes.
Puis il reprit :

Eh bien ,avec son accord, je peux vous révéler que c'est notre frère Carnage qui a eu cette idée.

Visiblement nous avons trouvé quelque chose qui vous effraie...

Marconius marqua un air de surprise.
- La rumeur serait-elle fausse ?

Le Mystique reprit son ton ironique

- Vous voulez parler de la rumeur selon laquelle Carnage vous aurait protégé de Steph K par sympathie pour vous ?
En effet elle semble fausse.

Non, celle qui va circuler à la Cour comme quoi la queue et les oreilles du seigneurs Carnage aurait été retrouvé... accroché à un arbre après une partie de Chasse !
Est-ce vrai ?

Marconius regarda cette apparition avec un léger étonnement.
- Ainsi vous êtes vivant ! les rumeurs ne sont plus aussi fiable qu'avant semble-t-il...

La coupure fut réalisée avec une telle précision que Marconius n'en ressentit aucune douleur c'est seulement lorsqu'il sentit le sang couler le long de sa joue qu'il réagit au propos de Carnage:
- La beauté et la force sont intérieures, les apparences ne sont que tromperies. Mais dites moi, finalement, que désirez-vous savoir ?

"En fait rien. J'ai accepté de vous interroger pour abréger vos souffrances. Vous voulez boire un verre avant de partir ?"

- Un verre avant de partir...Marconius répéta cette phrase à voix haute pour être sur d'en saisir la teneur.
- Ah ! vous comptez me libérer après ce malheureux malentendu, c'est avec joie que j'accepte donc votre offre de boisson !

Marconius arbora son plus bon sourire, niais diront certains...

Carnage lui servit donc une vodka orange avant de vider la bouteille presque pleine d'une longue rasade. Il la posa ensuite sur une commode proche.
Subitement pourtant, il empoigna le goulot de la bouteille et la projeta contre le mur avec violence. Les éclats se dispersèrent un peu mais sans grand danger.

"N'oubliez pas que votre tête aurait pu finir dans le même état."

Il libéra ensuite Marconius et s'en alla, laissant la porte ouverte derrière lui.